"Il y a déjà quelques années, lors d'un voyage en Chine et plus précisément dans la province du Setchouan, Marie Bérat fit la connaissance d'un berger. Je ne sais pas comment ils communiquèrent ni ce qu'ils se dirent et encore moins en quelle langue, sinon qu'à un moment Marie Bérat fit comprendre son désir de  peinture et que ce berger  "comment le savait-il ?" lui dit qu'il existait à Paris un endroit nommé "Glacière" un atelier atypique qui pourrait répondre à son attente. Cela ne manqua pas de la perturber, mais à son retour à Paris et après quelques recherches, elle rejoignait cet atelier qui ne devait pas la décevoir. 

Aujourd'hui reste l'engagement du peintre et cet équilibre instable entre l'acquis et le foncier. Marie Bérat peint et les seules concessions qu'elle fait le sont à la peinture. Bien sur il y des références : héritages de cultures anciennes, de pays comme la Chine, la Mongolie, les pays d'Orient ou le Mexique. Prétextes énoncés qui ne sont peut-être que l'écho d'une réalité plus profondément ancrée chez Marie Bérat, plus intime, qui prendrait pour nous atteindre des chemins détournés.   

Marie Bérat qui ne manque pas de caractère et qui sait affirmer sans ambages, utilise sinon des artifices - ce n'est pas le genre - des voilages, des rideaux, des tentures, des paravents qui laissent supposer plus qu'ils ne disent."


Joël Trolliet